Résiter [i.e. résister] à la servitude

Titre : Résiter [i.e. résister] à la servitude
Auteur : Georges Zimra
Edition : Berg international
Publication : 18/11/2009
Nombre de pages : 207
Isbn 13 : 9782917191255

La question que posait Étienne de La Boétie dans son Discours de la servitude volontaire est plus que jamais d'actualité : " Pourquoi les hommes libres deviennent-ils esclaves ? Pourquoi le grand nombre est-il soumis au petit nombre ? Pourquoi le pouvoir de l'Un est-il plus grand que ceux des uns ? ". De nos jours, le capitalisme a décloisonné les frontières et les cultures pour faire du monde un vaste marché, inaugurant une servitude inédite, car désirée, espérée, attendue. Un nouveau mal guette l'homme : celui de ne voir son avenir que dans ce qui est calculé, contrôlé, pesé, mesuré, évalué, calibré, répertorié, assigné à des pratiques homogénéisantes, livré à des machines neuronales, cognitives, économiques qui prétendent le définir et le déterminer pour le réduire en fin de compte à un homme quelconque, sans qualités. Résister à la servitude, c'est reconnaître que l'homme est incommensurable, qu'il ne peut être ni évalué, ni chiffré, ni défini, ni adapté, pas plus qu'il ne peut être rendu à lui-même en le réduisant aux lois de la biologie, de l'économie de marché et de la démocratie d'opinion. La résistance est un esprit de dissidence, de dissonance au regard des discours dominants. Résister veut dire immédiatement, sans délai, rouvrir chaque lutte possible pour un monde à venir, parce que l'inaccomplissement de l'homme est essentiel au monde, c'est cela qui constitue son à-venir ; l'oublier c'est accepter d'être déterminé par toutes les lois qui restreignent sa liberté et son désir, qui pérennisent les servitudes.