Titre : La mécanique du monde
Auteur : Bernard Foglino
Edition : Buchet-Chastel
Publication : 28/02/2008
Nombre de pages : 249
Isbn 13 : 9782283023150
« Quand je plongeais dans les entrailles d'une machine, j'oubliais tout le reste. Car la mécanique est douce. Elle ne ment pas. Elle ne promet rien au-delà de ce pour lequel elle a été conçue. Ni rien en deçà. Elle est là, fidèle, docile, égale. Détachée et présente à la fois. Elle ne tourmente pas, ne connaît pas d'incertitude. Elle ne juge pas. Si vous travaillez bien, elle fonctionne sans surprise, et produira toujours le résultat qu'on attend d'elle. La mécanique n'a pas de passé. Elle n'a pas l'épaisseur lourde des souvenirs. La mécanique n'a même pas besoin de nous. Elle habite un monde qui nous est étranger. » Il s'appelle Nicolas Angstrom. Il est spécialiste des photocopieurs. C'est un être plat et minuscule, sans vie sociale. Une petite roue qui trouve la paix dans une vie minimale, entièrement occupée à réparer des machines. Il aime les choses prévisibles (le plan des lignes de métro le fascine), animées par des liens de causalité sans surprises, mises en jeu par des lois mécaniques. Angstrom traîne un lourd passé, fait d'abandon, et d'un secret de famille qu'il préfère occulter mais dont il a endossé la culpabilité. Un beau jour, dans cette vie bien réglée, Angstrom se fait virer. La boîte pour laquelle il travaille depuis des années est rachetée par une autre boîte, en Inde. La mécanique du monde est ainsi réglée et Angstrom est soudain hors jeu. Ayant perdu ses repères, isolé, angoissé, Angstrom rencontre Gabriel, un clochard pas comme les autres, qui lui propose de travailler pour lui. Appartenant à une étrange Organisation, Gabriel veille sur tous en proposant du sens à la vie des gens pour que ceux-ci exsudent leur sensibilité. Car la mécanique du monde n'offre aucune perspective hormis sa propre continuité. Elle tourne en rond comme un manège. Au-dessus, il n'y a rien, que l'infini glacé. Pour ne pas dépérir, et parce que l'homme a besoin de croire, Angstrom va devenir un « mécanicien des âmes » et va se spécialiser dans des actions caritatives, des séances de chagrin récréatif. Angstrom, au début, se coule avec délice dans ses nouvelles fonctions. Mais peu à peu, à travers son histoire personnelle douloureuse qui refait surface et dont il va enfin se libérer, il découvre l'envers du décor...