La petite marchande de vermicelles
La petite marchande de vermicelles commence ainsi : " Quand je songe à ce petit village, ce que je revois en premier, ce sont les badamiers. Des badamiers écimés. Pourquoi diable tous les arbres de ce village avaient-ils ainsi perdu la tête ? Personne n'en a jamais rien su.C'est un tout petit village avec juste une rangée de badamiers le long de la rue principale ; quant vient l'hiver, les feuilles prennent une belle teinte rouge sombre, puis elles se dessèchent et elles meurent. Je garde surtout le souvenir de deux de ces arbres, tous les deux courbés sous le poids des années : sur le premier pendouillent des pneus de bicyclettes et des roues de charrettes fatiguées, le second est au milieu du bourg et on y a suspendu une bombe désamorcée et vidée, qui jadis servait de gong lors des alertes. "Le décor ainsi posé, la petite marchande de vermicelles - une jeune femme très belle, à la peau mate et aux long cheveux soyeux - peut entrer en scène...