Gangrène

Titre : Gangrène
Auteur : Uliâ Leonidovna Latynina
Edition : Actes Sud
Publication : 28/01/2012
Nombre de pages : 523
Isbn 13 : 9782330002459

Natif des terres de Hadji Murat qui inspira jadis Tolstoï, Djamaluddin a fait toutes les guerres contemporaines du Midi russe, avec ou contre les Tchétchènes. En vrai justicier caucasien, khan des temps modernes, il vengera par le sang un attentat terroriste perpétré contre une maternité dans une guerre qui nous révèlera un Caucase où l'économie, la terreur, la corruption, l'islamisme et l'élite fédérale russe cohabitent dans une alliance nébuleuse. Le deuxième volume de La Trilogie du Caucase, entamée avec Caucase circus (Actes Sud, avril 2011). "Les yeux vaguant sur une terre aux torsions sans fin [les monts du Caucase], Kirill n'arrivait pas à comprendre pourquoi ces gens aimaient tant s'entretuer dans un pays où pour appréhender la juste place des hommes en ce monde, il n'était point besoin d'aller dans l'espace ou de lire Platon, mais simplement de grimper sur la montagne la plus proche et de regarder vers le bas." Extrait de Terre de guerre Djamaluddin Kemirov a fait toutes les guerres récentes du Caucase. Il a guerroyé en Abkhazie aux côtés des Tchétchènes mais les a combattus quand ils ont envahi ses terres : l'Avarie-Dargo-Nord, petite république subordonnée à l'autorité fédérale de Moscou. Et lorsque des terroristes ont provoqué un bain de sang dans une maternité de sa ville, il a fait le serment de les retrouver tous et de les châtier. Pourtant il ne représente ni les forces spéciales de l'Intérieur ni l'autorité fédérale russe. Descendant d'une illustre lignée caucasienne de khans Khunzakh, de la tribu des Avars, Djamaluddin a lui-même l'étoffe d'un khan dans un climat d'horreur politique et morale où le Kremlin, misant sur les rivalités interethniques, finance la terreur. En vain chercherait-on la manifestation du bien dans ce roman où, selon le mot d'un bloggeur russe, les personnages se partagent entre vraiment ou pas vraiment monstrueux et entre encore vivants ou déjà morts, et où le seul critère de jugement, éminemment subtil, consiste à mesurer jusqu'à quel point l'âme de chacun est corrompue par la guerre. Même Kirill Vodrov, fonctionnaire moscovite probe et bien intentionné, se voit finalement contraint de choisir entre la trahison et les armes. Il opte finalement pour les deux en se ralliant, les armes à la main, aux preneurs d'otage d'une délégation du Kremlin. Dans ce deuxième volume de sa Trilogie du Caucase, Julia Latynina continue d'explorer la folie d'un univers que seule la fiction permet d'appréhender. Racontant la démesure absolue avec une implacable rigueur, elle atteint une maîtrise romanesque impressionnante.
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