Titre : La princesse Zoubaroff théâtre et nouvelles
Auteur : Ronald Firbank
Edition : Age d'homme
Publication : 21/08/2014
Nombre de pages : 293
Isbn 13 : 9782825143032
Pour certains esprits, les grands écrivains anglais du XXe siècle s'appellent Joyce et Virginia Woolf. Pour d'autres plus subtils et plus clairvoyants, ils se nomment Ivy Compton-Burnett, Evelyn Waugh, Ronald Firbank. A l'aube du XXe siècle, ce dernier a peint la femme du monde, telle qu'elle a pu magiquement exister dans la société sans doute la plus aristocratique (et donc la plus fermée) du monde, et telle qu'elle ne reparaîtra certainement plus avant le baisser de rideau final.
Apercevoir son ondoyante silhouette, entendre sous son corset les battements d'un coeur comprimé par les diktats de la Mode et de la Bienséance, et ce à travers les sept voiles de la Littérature, est le dernier luxe qu'il nous restait. Proust a peint une aristocratie finissante alourdie par le poids du passé. Rien de tel chez Firbank. Ses femmes du monde, fleurs de serre, n'ont d'autre poids sur les épaules que celui de l'air qui les caresse, de la lumière qui les éclaire et de la dentelle qui les enveloppe et d'où elles jaillissent comme des glaïeuls.
Les nouvelles et les pièces qui figurent dans ce recueil, à l'exception de La Princesse Zoubaroff, qui en est le clou, ont toutes été écrites dans la jeunesse de l'auteur, quand celui-ci était encore sous l'influence de Wilde, de Beardsley, de Huysmans, de Gautier, de Max Beerbohm et de Maeterlinck. Ce sont les esquisses et les aquarelles préfigurant les romans de la maturité, lorsque Firbank, ayant fait le tour de lui-même et du monde fort limité mais admirablement délimité qui est le sien, sera le maître de tous ses moyens.
Mais la rose en bouton a sa fraîcheur et déjà son parfum, aussi artificiels l'un que l'autre.