Velazquez catalogue raisonné

Titre : Velazquez catalogue raisonné
Auteur : José Lopez-Rey
Edition : Taschen
Publication : 14/10/1999
Nombre de pages : 312
Isbn 10 : 3822808016
Isbn 13 : 9783822808016

" C'est le peintre des peintres... " s'exclame Manet. Delacroix avoue : " Voilà ce que j'ai cherché si longtemps... " Émile Bernard résume à son tour pourquoi Velázquez impressionne et intrigue tant les artistes modernes : " Il est à la fois le technicien le plus fécondant et l'esthéticien le plus dangereux. Il faut l'étudier pour apprendre à bien peindre : il faut l'oublier pour devenir artiste ". Jusqu'à Picasso qui est amoureux de ses Ménines au point d'en peindre 44 variations qui sont autant d'interrogations passionnées à son lointain devancier et compatriote. " Où est le tableau, où est la réalité ? " demande Ferrari. Velázquez joue avec cette paradoxale ambivalence. Celui que l'on a appelé aussi " le peintre de l'air " réussit surtout à " peindre la peinture " : en cela, il est le premier peintre moderne.Dans un tableau de Velázquez - et le livre de José Lépez-Rey le montre d'abondance - il y a de multiples tableaux et l'on ne sait ce qu'il convient d'admirer le plus : le paysage, le portrait, le personnage, le chien, le cheval, la nature morte, les costumes ? Velázquez dit lui-même qu'il aime mieux être " le premier dans les choses grossières que le second dans les délicates. " Pour lui, une vieille femme faisant frire des œufs est l'égale du pape. Un bouffon, un être souffrant et difforme, a droit à toute la magie de son pinceau au même titre que le roi. D'un chasseur ou de son chien, on ne sait lequel bénéficie le plus de sa sensibilité et de sa psychologie.Goya, Manet, Monet, Renoir, Degas, pour ne citer que quelques-uns parmi les plus grands, ont puisé une immense part de leur inspiration dans la peinture du grand chambellan de Philippe IV. Qualifié de " précurseur de l'impressionnisme ", ce que l'on constate, c'est que, " de même que Descartes réduit la pensée à la rationalité, Velázquez réduit la peinture à la visualité " (Ortega y Gasset). Il peint sous la dictée du regard. Les formes se décomposent au profit de la couleur et de la lumière. Les touches sont des repères pour le spectateur qui doit reconstituer mentalement l'image. Toutes notions modernes qu'un Monet ou un Matisse pourchasseront toute leur vie. Il crée la beauté à partir aussi bien de la laideur du pape Innocent X ou d'un nain, que de la nudité de La Vénus au miroir.A l'aide de détails agrandis, de confrontations, le livre de Lépez-Rey montre à l'évidence le développement de cette vision qui prend caractère de concept ; les choses sont ou ne sont pas, existent ou s'évanouissent, de la même façon que pour Calderon la vie peut paraître un songe et le songe être vie. A propos de Velázquez, le critique allemand Justi lance le débat de l'esthétique moderne par la question : " Serait-ce qu'en art l'objet n'est rien et le langage est tout ? "La nouvelle présentation de ce catalogue raisonné, qui sert mondialement de référence et qui constitue la meilleure introduction à l'œuvre du " peintre des peintres ", a pour but essentiel de mettre enfin à la disposition du plus vaste public, depuis les professionnels jusqu'aux amateurs ou étudiants, le travail scientifique qui a demandé vingt ans de recherches et d'étude au Wildenstein Institute (documents historiques, analyses rigoureuses, bibliographie exhaustive, index des personnes et des sujets).Grâce à cette co-production Taschen-Wildenstein, cet outil unique garde tout son caractère irremplaçable ; mais enrichi, rajeuni, mis à jour, en couleurs, à un prix accessible et dans toutes les langues, en français, en anglais, en allemand et bientôt en espagnol, en italien, en japonais...