Matisse et l'arbre

Titre : Matisse et l'arbre
Auteur :
Edition : F. Hazan
Publication : 22/10/2003
Nombre de pages : 205
Isbn 10 : 2850259055
Isbn 13 : 9782850259050

Le thème de l'arbre a accompagné Matisse pendant toute sa carrière. Il y revient à des périodes chaque fois qu'il veut retrouver une certaine solidité ou des certitudes qui prennent leurs racines dans une tradition picturale ancestrale : Cézanne, Poussin, les artistes chinois...Il en va ainsi dès son séjour corse puis toulousain, premier contact avec le Sud, qui lui apporte en 18981a révélation de la couleur et lui donnela liberté nécessaire pour générer sa première révolution artistique. A Paris, au bord de l'Oise, puis à Saint-Tropez ensuite, l'arbre sert à structurer le paysage et posera à nouveau la correspondance avec Cézanne.Autour des années 1915, Matisse arrive à la simplification presque abstraite du paysage par de violentes oppositions d'ombre et de lumière dans lesquelles les arbres sont traduits par des rythmes épurés. Son arrivée à Nice à la fin de 1917, et sa fréquentation de Renoir, installé à Cagnes, au milieu d'oliviers centenaires, l'engagent vers une peinture de paysages et de dessins d'arbres observés, analysés et beaucoup plus réalistes, qui sont un retour à la perspective et au rendu traditionnel.En 1930, l'expérience de l'arbre lors de son séjour à Tahiti est celle du rythme qui lie la terre au ciel. De retour en France, Matisse utilise ces dessins pour faire les gravures à l'eau-forte destinées à illustrer les poèmes de Mallarmé.Pendant les années 1940, Matisse cherche à accomplir " le signe de l'arbre ". Il peint d'immenses platanes, objets de contemplation, qui deviennent le support de son émotion et il taille dans des papiers gouachés un motif d'arbre pour la première chasuble lors de son travail à la chapelle de Vence. L'arbre est source d'énergie, de ressourcement, de fusion charnelle quand il joue de sa mythologie pour illustrer les poésies de Ronsard.De la diversité des espèces végétales, il cherche à fixer le " caractère commun ". " Il existe donc une vérité essentielle à dégager du spectacle des objets à représenter. C'est la seule vérité qui importe. " C'est le propre de l'artiste de toucher à cette vérité qui le rend créateur d'infini en participant, dans la communion avec la nature, à l'invention du monde. Quand le peintre à la fin de sa carrière conquiert l'arbre solitaire danssa magnificence qu'il peint sur les murs de la salle à manger de Tériade, il rejoint le poète dans le paradis dont le jardin est l'emblème.