Petites créatures
Un réalisme magique imprègne ce conte inspiré autour du destin éternellement contrarié de deux orphelins : Rosario, dont la mère décède à la naissance, et Nicola, seul rescapé d'un naufrage. Le mariage de Rosario et de Bianca, la fille du chef de gare, est ainsi mis en pièces par Letizia, la femme un peu sorcière qui a envoûté Rosario. Bianca n'aura connu avec Nicola le fugitif que trente-sept jours merveilleux, bucoliques et irréels, jusqu'au jour où sa mère découvre leur amour clandestin et chasse l'intrus. Les deux orphelins sans racines semblent perpétuellement rejetés à la mer, à l'horizon des rêves qu'ils sont capables de reconnaître depuis l'enfance à la surface des visages qui les environnaient dans les dortoirs. Un pouvoir visionnaire ne les empêchera pas de se perdre de vue Un malheur s'éclaire alors d'un trait de paradis perdu. Au croisement du merveilleux et de la miséricorde, Nicola se transforme en berger biblique. À jamais séparé des hommes, il leur raconte les paquebots, les ports, les marchés, les maisons, les tapis et les miroirs. Rosario, rendu lui aussi à sa solitude originelle, retournera sur la plage de leur enfance comme pour sceller d'improbables retrouvailles. Une parabole sur l'humilité du sort, emplie d'humanisme et de rêves d'évasion.