"Ma chère mère" quand Mme de Grignan répondait à Mme de Sévigné
Son illustre mère, Mme de Sévigné, adressa à Mme de Grignan deux lettres par semaine pendant vingt-cinq ans. Il ne reste aujourd'hui aucune trace des réponses, car la petite-fille, Pauline, les a toutes détruites. Les voici donc réinventées, apocryphes et constituant une sorte de " roman " de la vie de Mme de Grignan. Jeune mariée, Françoise part en 1671 rejoindre son mari, nommé gouverneur de la Provence. D'Aix et du château de Grignan, elle répondra aux déclarations d'amour, aux reproches et aux conseils envahissants de sa mère, elle-même tour à tour à Paris, en Bretagne, en Bourgogne... Hélas pour sa mère, elle aime son mari, dit "Gros Matou" et n'acceptera jamais de placer l'amour filial au-dessus de l'amour conjugal. On la voit se rebeller contre les pleurs maternels, les douleurs théâtrales, les interdictions de perdre au jeu, de " coucher " avec le mari, d'être enceinte... Nombre de personnages célèbres apparaissent dans ces lettres : Mme de Lafayette, M. de la Rochefoucauld, les Coulanges, Mme Scarron, les ministres, et même la reine... " La mère fait la comédie pour garder sa fille ", dira le cousin Bussy-Rabutin. " Elles se font mourir ", constate le mari. Amour, haine parfois, tendresse, griefs, rancœurs, réconciliations : l'histoire de Mme de Grignan et de sa mère est celle des relations mère et fille, particulières, mais aussi universelles et de tous les temps.
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