Titre : Les paupières
Auteur : Yoko Ogawa
Edition : Actes Sud
Publication : 02/04/2007
Nombre de pages : 205
Isbn 13 : 9782742766840
Toutes les histoires, toutes les rencontres laissent en nous de délicates empreintes, de petits cristaux scintillant au creux de nos mémoires. Ainsi voyagent à travers le monde et depuis la nuit des temps des personnages qui ne meurent jamais... Une petite fille touchée par l'élégance d'un vieil homme le suit dans son île et devient son alliée face à l'hostilité du monde environnant. Sculpteur de pierres tombales, ce personnage se révèle peu à peu à l'enfant. Dans la maison de l'île, un petit animal les observe, un hamster sans paupières... Une jeune Japonaise prend l'avion pour l'Europe. Sur le siège à ses côtés, s'installe un homme d'une trentaine d'années qui très vite se met à converser puis semble très calmement s'endormir. La jeune femme, incapable d'un tel abandon, l'interroge. Et c'est ainsi qu'il lui fait part de sa méthode. Dans l'obscurité d'un vol de nuit, l'étranger révèle à la jeune femme le pouvoir des "histoires à sommeil". Une jeune femme part seule en voyage pour tenter de fuir ses insomnies. En s'éloignant de son pays, de son amant et de ses habitudes, elle espère trouver suffisamment de nouveauté, d'étrangeté et de centres d'intérêt pour, le soir venu, s'endormir tranquillement... Dans ce recueil, Yoko Ogawa explore l'angoisse des nuits blanches comme autant de sas à traverser, comme autant de voiles à soulever pour atteindre les rivages de l'existence. Les personnages de ces nouvelles tentent, avec plus ou moins de difficultés, de s'abandonner au vertige de leur inconscient pour libérer, peut-être, le flux de leurs souvenirs et parvenir ainsi à vivre avec sérénité leur propre destinée. Ce recueil a été écrit en 1999. Tout comme La Bénédiction inattendue, publié simultanément et écrit à la même époque, ce livre est un précis de l'oeuvre de la romancière. Tout ici préfigure des romans postérieurs déjà traduits en français comme Hôtel Iris, Le Musée du silence, La Petite Chambre hexagonale. Car Yoko Ogawa compose ses histoires comme un musicien ses variations. Par un détail, l'architecture de ses récits renvoie le lecteur vers une autre nouvelle, par une harmonie narrative légèrement différente elle détourne totalement le fil de l'histoire tout en offrant - finalement -, de façon admirablement inattendue, la même émotion au lecteur.